COLLECTIONSVente à Paris le vendredi 28 octobre à 13h30
Paris – Le 28 octobre prochain, Christie’s vous invite à plonger dans l’univers de cinq collectionneurs et à découvrir les secrets de leurs très belles propriétés françaises. Ainsi les souvenirs historiques du Maréchal Augereau rappelleront des pages de l’histoire de France quant à la collection de Monsieur Henri Klinger, elle rendra hommage aux prouesses des compagnons. L’art de vivre à la française sera évoqué par la collection Violette de Talleyrand-Périgord au château du Marais. Les Arts décoratifs des XVIIIe et XIXe siècles seront illustrés par la collection de Robert Preslier pour sa propriété en Sologne et par celle du Comte et de la Comtesse Jean-Jacques de Flers pour leur hôtel particulier de Neuilly-sur-Seine.
COLLECTION VIOLETTE DE TALLEYRAND-PERIGORD AU CHATEAU DU MARAIS
"I fell in love with le Marais " ainsi s’exprime Anna Gould lorsqu’elle acquiert la propriété en 1897 sur les conseils de son premier mari, Boni de Castellane. Avec son deuxième mari, Hélie de Talleyrand Périgord, elle poursuit la remise en état, le meuble avec beaucoup de raffinement et lui confère un air de petit Versailles réputé pour son miroir d’eau de 550 mètre de long. Le château du Marais, où de fastueuses réceptions étaient organisées, est alors considéré comme l’un des plus beaux édifices Louis XVI de France.
D’une élégance inouïe, le mobilier de salon en cabriolet d’époque Louis XVI aux lignes et aux motifs sculptés particulièrement soignés est caractéristique de la production de Georges Jacob (1739-1814) génie de l’artisanat parisien et fournisseur de la couronne (estimation : 10 000 – 15 000 €). La forme générale de notre ensemble de sièges n'est pas sans rappeler une série plus simple de quatre chaises aujourd’hui au Petit Trianon de Versailles. Inspirée du style Louis XVI et des créations de l’époque, notamment celles d’Adam Weisweiler, une importante paire de meubles à hauteur d’appui d’époque Napoléon III ornée de panneaux de laque du Japon sera présentée (estimation : 6 000 – 10 000 €).
Les murs du château du Marais étaient réhaussés de nombreuses toilesfaisant écho à la cour de Versailles. De Anne Vallayer-Coster (1744-1818), chef du cabinet de peinture de Marie-Antoinette et spécialiste des natures mortes et portraitistes, nous lui connaissons entre autres les portraits de Madame Sophie et des filles de Louis XV, Madame Adélaïde et Madame Victoire, tous les trois conservés au Château de Versailles. Le Portrait de femme en buste tenant une corbeille de fleurs incarne sa maîtrise du genre (estimation : 20 000 – 30 000 €). Notons également un Portrait en buste de Louis XVI par l’atelier de Joseph-Siffred Duplessis (estimation : 12 000 – 18 000 €) dont le Château de Versailles conserve une version autographe. Notre huile sur toile est une des belles versions peintes d’après le portrait en pied en habit du Sacre que Duplessis livrera au Salon de 1777.
COLLECTION ROBERT PRESLIER
Robert Preslier, longtemps reconnu pour sa conception et réalisation, en maître d’œuvres, de projets de centres commerciaux, fut un grand collectionneur de dessins, de tableaux et d’objets d’art XVIIIe siècle, acquis principalement dans les grandes galeries parisiennes et européennes, conservés dans sa propriété de chasse en Sologne.
Parmi ses plus beaux dessins on citera L’arrestation du président Molé d’après François-André Vincent (estimation 3 000 – 5 000 €)reprenant une partie du tableau illustrant le Président Molé saisi par les factieux au temps des guerres de la Fronde, commande royale de 1778 aujourd’hui conservé au Palais Bourbon à Paris. On découvrira également de Nicolas Robert, peintre et graveur d’histoire naturelle nommé par «I fell in love with le Marais » Mobilier de salon en cabriolet d’époque Louis XVI Estampille de Georges Jacob – XVIIIe siècle Estimation : 10 000 – 15 000 € Colbert « peintre ordinaire du Roy pour la miniature », une très belle suite d’études ornithologiques de huit oiseaux sur vélin typique du corpus de l’artiste qui exécute ses œuvres à la gouache et à l’aquarelle (estimation entre 2 000 et 7 000 €). Notons aussi une huile sur toile d’Agostino Verrocchi, peintre de natures mortes influencé par l’approche naturaliste du Caravage, typique de son corpus : nature morte aux melons, grenades, raisins, pastèques et autres fruits et légumes sur un entablement (estimation : 40 000 – 60 000 €).
La collection comprend de nombreux chefs-d’œuvre de marqueterie illustrant les savoir faire des artisans ébénistes et le goût des européens pour la chinoiserie et les objets exotiques au XVIIIe siècle : une commode d’époque Louis XV constituant un élégant témoignage de la production en laque et vernis – très réduite – de l’ébéniste Jean Holtausen (estimation : 60 000 – 100 000 €), une commode Mazarine du début du XVIIIe siècle en marqueterie de bois rares (estimation : 20 000 – 40 000 €), un cartel et sa console d’applique d’époque Louis XIV attribué à André-Charles Boulle témoignant d’un incroyable jeu de placage mis en valeur par un ensemble de bronzes (estimation : 30 000 – 50 000 €) et un paravent à quatorze feuilles coréens du XIX-XXe siècle représentant le Sipjangsaeng, symboles coréens de longévité (estimation : 40 000 – 60 000 €).
COLLECTION HENRI KLINGER
La collection de Monsieur Henri Klinger est un hommage aux prouesses techniques des compagnons. Les escaliers de maîtrise présentés ici, et très recherchés par les collectionneurs, permettent d’apprécier l’exceptionnelle qualité d’exécution de ce qui représente le symbole de la progression vers le savoir, de l’ascension vers la connaissance, la lumière et le cheminement intérieur.
La vente présentera un grand escalier de maitrise à la française à deux volées courbes d’Albert Mazaudier, meilleur ouvrier de France et Lauréat de la Confédération générale de l’artisanat français, daté de 1928 (estimation : 6 000 – 9 000 €) ou encore un grand escalier de maîtrise à dédoublement en noyer de Charles Herpin, daté autour de 1889 (estimation : 6 000 – 9 000 €). La collection comprend aussi un grand chef-d’œuvre de maîtrise dit « baldaquin » sur tréteau présentant un escalier en spirale de François Dumollard (estimation : 5 000 – 8 000 €). L’œuvre a été exposée lors de l’exposition international de Toulouse de 1887 et lors de l’exposition industrielle de Perpignan en 1890. Autre chef-d’œuvre de maîtrise mettant en exergue les différents défis auxquels sont confrontés les compagnons menuisier ou charpentier, la maquette de flèche hexagonale (estimation : 2 500 – 3 500 €).
COLLECTION DU COMTE ET DE LA COMTESSE JEAN-JACQUES DE FLERS
Connus pour leur goût mêlant style et époques différents, le Comte et la Comtesse Jean-Jacques de Flers, après la vente du 21 septembre qui rendait hommage aux pionniers de l’art contemporain, nous présente ici une autre facette de leur univers avec les Maîtres anciens et le mobilier du XVIIIe siècle. Un éclectisme qui cohabitait avec intelligence et élégance dans leur maison de Neuilly-sur-Seine.
Le XVe siècle représenté par La Vierge et Saint Jean Baptiste adorant l’Enfant, avec Joseph et l’Annonciation aux bergers de Domenico di Zanobi, lot phare de cette vente (estimation : 150 000 – 250 000 €) côtoie l’école allemande du XVIe siècle, suiveur de Jörg Breu l’Ancien avec une paire de panneau inscrite dans une tradition iconographie médiévale Les enfants de Jupiter (?) ; Les enfants de Saturne (estimation : 8 000 – 12 000 €). Le XVIIe siècle s’illustre par une huile sur toile de Paul Sévin, Le couronnement de la Vierge (estimation : 30 000 – 50 000 €) quant au XVIIIe siècle, il trouve sa place au sein de la demeure par un étonnant meuble à hauteur d’appui époque transition de grande qualité réalisé par Jean-François Dubut (estimation : 30 000 – 50 000 €).
COLLECTION DU MARECHAL AUGEREAU
L’histoire de France et du Premier-Empire revit à travers Charles Pierre François Augereau (1757-1816), général français puis maréchal d'Empire et duc de Castiglione, et ses souvenirs historiques mais aussi par un bel ensemble de peintures relatant les campagnes napoléoniennes, de tableaux, meubles et objets d’art acquis par ses descendants, venus enrichir la collection d’origine.
Esquisse pour une plus grande composition, aujourd’hui conservée au musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, Le général Bonaparte remettant le sabre d’honneur aux grenadiers de la Garde après la bataille de Marengo du Baron Antoine-Jean Gros (estimation : 80 000 – 120 000 €) s’accompagne d’autres scènes équestres militaires de Paul Emile Léon Perboyre : Napoléon parmi sa cavalerie (estimation : 1 000 – 1 200 €), Napoléon à la bataille de Friedland, le 14 juin 1807 (estimation : 2 500 – 3 500 €), Le Général Charles Pierre François Augereau à la bataille de Castiglione (estimation : 2 000 – 3 000 €) ou encore Le maréchal Augereau, après avoir dirigé la division Heudelet, déploie son artillerie sur le plateau du Landgrafenberg à la bataille d’Iéna le 14 octobre 1806 (estimation : 800 – 1 000 €). Cependant l’objet symbolique de cette collection est sans contexte le bâton de Maréchal de France attribué au Maréchal Augereau, daté de l’époque Restauration (estimation : 15 000 – 20 000 €). Le bâton a été présenté à la Biennale des Antiquaires de Paris, au Grand-Palais en 1980.
La collection rend également hommage aux faits militaires avec un certain nombre de décorations comme un ensemble de commandeur de l’ordre d’Isabelle la catholique (estimation : 500 – 600 €) ou encore un ensemble comprenant deux croix de chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur, quatre croix miniatures, deux de l’ordre de la Légion d’honneur et deux de celui du Mérité nationale, deux croix de commandeur de l’ordre national du Mérite et deux insignes, un à l’aigle en métal doré au modèle des vétérans de la grande armée du Premier-Empire et un insigne régimentaire (estimation : 300 – 500 €).
