Paris - Christie’s présente ses ventes Art d’Asie qui se tiendront Avenue Matignon à Paris le 14 juin prochain et en ligne du 6 au 20 juin. Ces deux événements s’inscrivent dans les temps forts du Printemps Asiatique parisien dont la programmation - réunissant institutions culturelles, maisons de vente aux enchères et galeries - confirme le rôle croissant de Paris dans le rayonnement des arts d’Asie. Pour cette nouvelle édition, Christie’s est heureuse de pouvoir exposer une sélection d’oeuvres au sein d’une exposition collégiale à La Pagode, du 7 au 11 juin. Cet ensemble sera proposé à la vente à Paris et à Hong-Kong à l’automne 2023. Le 14 juin prochain, près de 200 lots seront proposés aux collectionneurs dans le cadre de la vente Art d’Asie dont l’estimation globale se situe entre 5,2 et 8 millions d’euros. De provenances européennes et asiatiques, ces pièces, représentatives de techniques et de styles remarquables couvrent une large période historique. L’ensemble propose une cartographie des cultures de l’Asie : porcelaines, laques, peintures, jades, mobiliers et sculptures témoignent du savoir-faire unique de ses artisans.

Dès le Xe siècle, une véritable migration s’opère dans le domaine des arts par l’intermédiaire des échanges commerciaux. Le développement des routes maritimes permet la circulation des images du panthéon bouddhiste au sein des différentes régions d’Asie. L’art du royaume de Dali se distingue par une production syncrétique intégrant de multiples influences comme en témoigne cette rare statue Ksitigarbha en bronze (Est. 200 000-400 000 €). Issue de la collection du journaliste et écrivain danois Holger Rosenberg (1869-1960), cette sculpture représente Ksitigarbha, l’un des huit bodhisattvas dont l’image était extrêmement répandue et populaire dans le royaume. La divinité ici représentée en position de latitasana, insuffle une profonde sérénité. Un grand raffinement se dégage de cette figure par l’attention portée sur les plis délicats du drapé, l’ornementation des bijoux et de la couronne.

Au XVIIe et au XVIIIe siècle, les ateliers impériaux Ming et Qing se distinguent par une production animalière dense et singulière comme en témoigne ce remarquable cheval en jade céladon et gris de 24,5 centimètres de longueur provenant d’une collection privée française (Est. 50 000-70 000 €). La facture révèle une grande virtuosité dans le rendu naturaliste de la crinière et de la posture allongée de l’animal. Ces ateliers sont en effet particulièrement réputés pour la grande minutie dans le traitement des chevaux, mais également dans la réalisation d’animaux variés tels que les lions, les béliers et les éléphants.
Parmi les lots immanquables, La Grande Vague de Kanagawa signée Hokusai est l’oeuvre phare de la vente (Est. 200 000-300 000 €). Issu d’une collection particulière française, ce chef-d’oeuvre emblématique de la série des Trente-six vues du Mont Fuji, livre une vision onirique de la mer. Ses estampes explorent les méandres de la nature pour rendre aux paysages leur polyphonie. Focalisé sur le détail, Hokusai bouscule la hiérarchie du visible. En captant le mouvement de la vague l’artiste la pare d’une teinte poétique et projette l’observateur dans une expérience contemplative. Le 21 mars dernier, Christie’s New York enregistrait un nouveau record, proposant aux collectionneurs une rare version de La Grande Vague. Estimée 500 000 dollars, l’oeuvre a été vendue 2,8 millions de dollars.

Enfin, Christie’s est heureuse de présenter un ensemble de laques vietnamiennes signées Pham Hau, provenant de la collection de Maurice Colin. Les laques ont été découvertes à Toulouse et consignées en partenariat avec la maison de ventes Marambat-de Malafosse. Conservées dans la famille jusqu’à ce jour, ces pièces rares sur le marché français offrent une redécouverte inédite de son art. Cet ensemble d’oeuvres met en lumière l’histoire d’une famille française qui fonde la Compagnie aérienne de transports indochinois, après son arrivée au Vietnam en 1948. Dès cette période, la famille Colin commence à collectionner les oeuvres de Pham Hau dont la notoriété est d’ores et déjà établie. Artiste éminemment reconnue de son vivant, il contribue au rayonnement artistique du Vietnam au XXème siècle. Formé à différentes techniques artistiques (fonderie, tournage, fraisage), il côtoie durant ses années de formation Le Pho, peintre qui influença durablement son oeuvre.

Pièce phare de la vente, cette laque sur panneau intitulée Paysage de Hoa Binh est caractéristique de l’art de Pham Hau, considéré comme l’un des plus grands théoriciens de la laque (Est. 140 000-260 000 €). Ses compositions savamment construites nous placent au plus près de la matière végétale et révèlent les sinuosités du paysage avec subtilité. Par l’élaboration d’une palette chromatique nuancée (rouge vermillon, ocre, ambre) et l’emploi de matériaux précieux, l’artiste célèbre la magnificence de la nature avec humilité et finesse. La collection se compose également d’un paravent, d’une boîte et de plusieurs panneaux en laque, dévoilant l’oeuvre prolifique de cet artiste emblématique.

INFORMATIONS PRATIQUES
Vente le 14 juin à 10h30 & 14h
Vente en ligne du 6 au 20 juin
Exposition du 10 au 14 juin, 9, avenue Matignon 75008 Paris