MAPPA, un chef-d'œuvre de BOETTI proposé à l’occasion de la vente Avant-Garde(s) including Thinking Italian
Paris – À l’occasion de la toute première édition de Paris+ par Art Basel en octobre, Christie's présentera une série de ventes et d'expositions consacrées à l'art moderne et contemporain, dont Avant-Garde(s) including Thinking Italian, le 20 octobre. Thinking Italian, une vente consacrée à l'art italien d'après-guerre et lancée à Londres en 2000, se tiendra pour la première fois à Paris. Une sélection d'artistes majeurs y sera proposée, tels que Piero Manzoni, Alighiero Boetti et Lucio Fontana, plaçant ces artistes pionniers en dialogue avec des artistes comme Pierre Soulages, Niki de Saint Phalle, Fernand Léger et Yves Klein.
« Nous pensons que dans ce contexte de forte expansion pour Paris, et parallèlement à cet événement majeur qu’est le déménagement de la foire Art Basel, il est bon d'explorer un nouveau lieu de vente, surtout pour l’art italien qui résonne bien plus avec la nouvelle foire de Paris qu’avec la Frieze à Londres. De plus, ce choix nous permet d’assurer aux collectionneurs européens la possibilité d’acquérir ces Alighiero Boetti (1940-1994) Mappa, 1979 broderie de lin, 130 x 230 cm Estimation : €2,000,000-3,000,000 © Christie’s Images Limited 2022, Ozge Cone œuvres d'art sans avoir à supporter les frais supplémentaires d'un pays non européen » commente Mariolina Bassetti, présidente de la section Post-War & Contemporary Art, Europe continentale.
Menant la vente Thinking Italian, la Mappa d'Alighiero Boetti, broderie en lin colorée et datée de 1979- 1980, est un remarquable exemplaire de l'une de ses séries les plus emblématiques. Acquise directement auprès de l'artiste au début des années 1980, cette œuvre est proposée pour la première fois sur le marché. Elle a été exposée à la Biennale de Venise en 2001 ainsi que lors de la légendaire exposition "Game Plan" en 2012. Cette exposition fut la dernière et probablement la plus complète sur le travail de Boetti et eu lieu au Musée Reina Sofia. L’œuvre fut ensuite exposée à la Tate Modern à Londres.
La Mappa évoque le double et important concept d'ordre et de désordre défendu par l'artiste. Derrière l'éblouissant mélange de couleurs, de motifs et de symboles, l'œuvre montre la nature arbitraire des divisions politiques.
Cette Mappa tient son importance et sa rareté de la couleur de l'océan et de la manière dont l'Afghanistan a été dépeint par les tisserands qui ont vécu et travaillé dans ce pays en proie à des troubles politiques. Ils ont en effet décidé d'utiliser le texte Kahlq au lieu du drapeau. Kahlq était le nom d'un des groupes politiques marxistes au pouvoir à cette époque. Ainsi, la Mappa n'est pas seulement un document géographique, mais constitue aussi un document anthropologique et personnel.
Par un fabuleux concours de circonstances, la couleur rose résulte d’une erreur : selon l'assistant et ami proche de Boetti, Salman Ali, les femmes ayant participé à la tapisserie se trouvèrent à court de bleu sans réaliser leur erreur puisqu’elles reconnaissaient pas le bleu comme la couleur de représentation de l’eau. Elles choisirent donc une autre couleur disponible en abondance : le rose. Boetti fut si enthousiaste à propos de cette erreur qu'il a décidé de faire représenter la mer en différentes couleurs et, à partir de là, les tisserands n'ont plus jamais reçu d'instructions sur la couleur de l'océan.