En octobre, Christie’s célèbre AVANT-GARDE(S) INCLUDING THINKING ITALIAN
Paris – Le 20 octobre, Christie’s organise une vente exceptionnelle d’art des 20e et 21e siècles renommée Avant-Garde(s), including Thinking Italian. La section Thinking Italian se tiendra à Paris pour la première fois durant la semaine la plus foisonnante de l’année pour le marché de l’art français, coïncidant avec l’inauguration de la foire Paris + par Art Basel. Une vingtaine d’œuvres d’artistes pionniers seront proposées, tels que Alighiero Boetti, Enrico Castellani, Lucio Fontana, Piero Manzoni, Salvatore Scarpitta, Mario Schifano, parmi d’autres, plaçant ces artistes en dialogue avec Joan Mitchell, Pierre Soulages, Niki de Saint Phalle, Fernand Léger ou Yves Klein. L’estimation globale est comprise entre 22,3 et 34,2 M€.
Mariolina Bassetti, Présidente Post-War et Art Contemporain Continental et Présidente Christie’s Italie commente : « Avec des artistes italiens qui s’internationalisent de plus en plus et une demande toujours plus forte, nous avons ressenti le besoin d’aller plus loin avec le format Thinking Italian. Cette année, pour la première fois, la vente arrive à Paris au sein de la vente Avant-Garde(s) pendant la semaine Paris + par Art Basel, un contexte encore plus propice pour proposer aux collectionneurs d'art italien le meilleur de Thinking Italian. »
Renato Pennisi, Spécialiste International Sénior, Directeur de la vente : « Nous sommes ravis de proposer une remarquable sélection d'œuvres qui apportent une "touche italienne" à la vente Avant-Garde(s). Les collectionneurs internationaux auront une rare opportunité d'acquérir des pièces exceptionnelles qui cristallisent le meilleur de l’art italien. Beaucoup d'entre elles sont des œuvres très importantes et assez spectaculaires par leurs dimensions, leur date et leur série telles le Concetto Spaziale de Fontana et la Mappa de Boetti, qui sont fraîches sur le marché. »
Trois lots phares d’une grande valeur artistique et d’une provenance exceptionnelle porteront la vente.
Le phare de cette section, Concetto Spaziale, réalisé en 1960 par Lucio Fontana (estimation sur demande), mènera la vente. Cette œuvre fait partie du deuxième cycle de la série des buchi (trous), qui s’étend de 1955 à 1962, et présente une surface argentée lumineuse. Il s’agit également du plus grand buchi argentés que Fontana ait jamais conçu ; il a réalisé au total dix buchi argentés, tous de dimensions inférieures à l’exemplaire présent dans la vente. Lucio Fontana a commencé à perforer les toiles en 1949, soit neuf ans avant ses célèbres tagli (entailles). Les trous, placés avec précision sur la surface de la toile, ne sont pas de simples éléments graphiques mais incarnent plutôt le désir d’introduire une dimension cosmique au cœur de la toile. Cette œuvre, issue d’une collection privée, sera proposée pour la toute première fois en vente publique. Elle a été précédemment exposée en 1970 à la Galleria Civica d’Arte Moderna de Turin, la première exposition institutionnelle en Italie après la mort de Lucio Fontana en 1968. Plus tard, elle figurait également au sein de la toute première exposition monographique de l’artiste au Japon en 1986. Le caractère exceptionnel de cette œuvre, la rareté de sa taille et sa provenance importante en font une œuvre incontournable de la vente. Un autre Concetto Spaziale, [Teatrino], daté de 1966 et estimé entre 300 000 – 400 000€ sera proposé, illustrant un autre très bel exemple de la série Teatrini (petits théâtres) qui a occupé Lucio Fontana au le milieu des années 1960. Les Teatrini ont marqué un nouveau chapitre dans l’œuvre de l’artiste, en introduisant une dimension vaguement figurative dans sa pratique spatialiste. Alors que ses œuvres buchi, tagli et Fine di Dio avaient imaginé l’espace au-delà de la toile en termes abstraits – cherchant à faire correspondre l’exploration du cosmos par l’homme dans les arts – les Teatrini ont été conçus comme des extensions « réalistes » de cette mission.
Avec son délicat aplat de fines craquelures blanches étendues sur plus d'un mètre de large, cet exemple magnifique de la série de Cretti d'Alberto Burri fait partie des autres temps forts de la vente. Réalisée entre 1970 et 1979, cette œuvre s’inspire autant des surfaces craquelées des fresques anciennes que de la terre desséchée de la Vallée de la Mort que l’artiste visitait fréquemment lorsqu’il séjournait en Californie. Mu par un profond intérêt pour l'expérimentation des matériaux, Burri crée ici un nouveau support pour explorer ces textures géologiques. Lorsqu'il réalise le présent Cretto, en 1977, il maitrise déjà le processus et module ses mélanges afin d’obtenir toute une variété de résultats, allant de crevasses profondes et linéaires aux plus délicates et régulières craquelures comme obtenues ici. En contraste avec la brutalité de la combustion, de la coupe ou de la déchirure de la toile, le Cretto témoigne d'un processus méthodique et d'une transformation de la matière. Pour Burri, les Cretti sont fermement ancrés dans la poésie du monde réel. Résolument organique, cette œuvre riche en associations témoigne du passage du temps et renferme l’empreinte de l’intervention humaine sur la nature.
Dans la même lignée, la Mappa d'Alighiero Boetti sera également proposée à la vente, broderie colorée datant de 1979-80 et estimée 2 000 000-3 000 000 €. Le caractère unique de cette œuvre provient l’utilisation de la couleur rose pour représenter l’océan, probablement expérimentée ici pour la première fois. De même, la représentation de l'Afghanistan sur la carte a été confiée à des tisserands qui y ont vécu et travaillé à une époque marquée par de nombreux troubles politiques. La Mappa devient ainsi bien plus qu’un document géographique, mais véritablement un témoignage personnel et anthropologique d’une époque et de ses populations.
La Mappa, liée au double concept « d'ordre et de désordre » propre à la réflexion artistique d'Alighiero Boetti, représente le caractère arbitraire des divisions politique à travers un mélange effusif de couleurs, de motifs et de symboles.
Issue d'une des séries de Boetti les plus emblématiques, l’œuvre a été exposée à la Biennale de Venise en 2001 ainsi que lors de l’exposition de référence "Game Plan" en 2012. Cette exposition, la plus exhaustive sur l’Œuvre de Boetti, a eu lieu au musée Reina Sofia et a ensuite voyagé à la Tate Modern de Londres et au MOMA de New York. Acquise directement auprès de l'artiste au début des années 1980, cet exemplaire est présenté pour la première fois sur le marché.
Une autre œuvre d'Alighiero Boetti fera également partie de la section Thinking Italian. Estimée entre 1 500 000 et 2 000 000 €, Ononimo (Biro rouge, 11 panneaux, 1973), œuvre monumentale et collaborative, se compose d’un assemblage rayonnant et coloré de onze panneaux monochromes distincts, chacun étant "rempli" au Biro rouge par une personne différente. Reflétant son idée de "ordine e disordine" (ordre et désordre), cette œuvre d'art conceptuel tire son nom de la fusion de deux mots italiens "anonimo" (anonyme) et "omonimo" (homonyme). Elle révèle une expression singulière et autoréflexive inventée et défendue par l’artiste dès 1971. Comme Boetti l’affirmait lui-même : " Les œuvres avec le Biro sont des concentrés de temps, pour moi, tangiblement, elles donnent la sensation d'un cadre temporel immense, élargi ". - Alighiero Boetti
Connu pour ses toiles bandées et mutilées, dont l'œuvre Tenaciuos grip (400 000-600 000€) constitue un parfait exemple, Salvatore Scarpitta combine dans ses œuvres matérialité et abstraction. Avec La Stanza dei disegni (La salle de dessin), une œuvre faisant partie de ses Monocromi (monochromes) et estimée 800 000-1 000 000 €, Mario Schifano propose une réponse picturale à un nouveau langage commercial alimenté par l'afflux de la pop-culture occidentale dans l'Italie d'après-guerre.
Exposition du 13 au 20 Octobre, 9 Avenue Matignon, 75008 Paris.
Catalogue en ligne
Vente le 20 octobre à 17h00